Valls au ministère de l’Intérieur poursuit la politique de ses prédécesseurs. Pas étonnant pour quelqu’un qui trouvait qu’il n’y avait pas assez de « whites » sur le marché de sa bonne ville d’Evry, dont il était maire. Une fois Place Beauvau, en plus de continuer à expulser, il a fait des « Zones de Sécurité Prioritaire » son cheval de bataille pour « lutter contre l’insécurité ». En montant en épingle des faits-divers tragiques, Saint-Ouen a eu le triste privilège de servir de cobaye dans le 93. Avec l’accord de la majorité municipale et de toutes les forces politiques qui siègent au Conseil, on a été classés ZSP en septembre 2013.
400.000€ pour des
caméras dans nos quartiers ?
La dernière
trouvaille du conseil municipal: mettre des caméras, comme si ça allait
changer quelque chose. Karim Bouamrane, le candidat du PS, en rajoute
même : « les caméras auraient dû déjà être en place depuis 2010 ».
Côté divers droite, William Delannoy raille un revirement
« préélectoral » et prédit déjà des jaloux : « Que diront
les habitants des autres secteurs de la ZSP qui n'auront pas de caméra? » Le
coût de l’opération ? 400.000 euros, alors que rien n’est fait pour
l’emploi des jeunes à Saint-Ouen, et cela avec un chômage chez les moins
de 25 ans de 20%, soit le double de la moyenne nationale. C’est énorme et c’est
inacceptable, tout comme le fait qu’on nous fait lanterner depuis des années à
propos d’une « maison de l’emploi » qui n’est toujours pas
construite!
La véritable
insécurité, c’est de ne pas avoir d’emploi, de ne pas pouvoir boucler ses fins
de mois, de ne pas être en mesure de subvenir aux besoins vitaux de sa famille.
L’insécurité ne peut être réglée en étant fliqués en permanence sur la
place du 8-Mai-1945.
Oui, il existe des situations
difficiles dans certains quartiers.
Mais la solution ne peut être ni la ZSP,
ni augmenter les effectifs de la police municipale, ni faire tourner la BAC en
voiture banalisée à gris-nuit. C’est pourtant la seule réponse qu’apportent les
petits Sarkozy, de droite comme de gauche, qui cherchent à renforcer le
contrôle social et la stigmatisation des classes populaires.
Pour améliorer
la situation dans les quartiers, il faudrait de vrais emplois et s’opposer aux
coupes budgétaires dans les services publics qui dégradent la vie de Audoniens
au quotidien ! C’est aussi pour cela qu’il faut se mobiliser, contre
le racisme de la police, contre la politique austéritaire du gouvernement et
tous ceux qui s’en font les relais au niveau local.
La véritable insécurité, c’est le chômage et la
précarité ! La solution ? Du taf, pas la ZSP !
Dissolution de la BAC, démantèlement de la police
municipale, désarmement de la police!* * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * *
Pour la
légalisation du cannabis !
On a souvent
l’impression en ouvrant la presse qu’à Saint-Ouen nous sommes tous de dangereux
délinquants. C’est insultant pour la population et la jeunesse des quartiers. Oui,
il y a du trafic. Mais si Saint-Ouen est l’une des plaques tournantes du 93,
c’est bien parce qu’il y a des acheteurs, venus le plus souvent des banlieues
riches ou des beaux q
uartiers parisiens.
Mais si la
répression s’acharne sur les petits dealers, c’est parce que la « guerre
à la drogue » est avant tout une guerre sociale et sert des objectifs
politiques. On stigmatise le trafic car cela permet de viser les jeunes, les
immigrés, les pauvres. Les problèmes sont bien réels dans les banlieues mais la
drogue n’en est pas la cause. La situation actuelle est la conséquence du
chômage de masse, de la misère économique. Plusieurs milliers de jeunes sont
incarcérés chaque année pour consommation et trafic de cannabis, principalement
issus de milieux populaires, alors que tout le monde sait que la drogue circule
partout. Il est évident que la police et la justice mènent sur la question des
drogues une politique anti-jeunes, au faciès, afin de maintenir un contrôle
sécuritaire et économique en banlieue.
C’est pour
cela que la seule solution, c’est la légalisation des stupéfiants, à
commencer par le cannabis, comme pour l’alcool ou le tabac. C'est ce qui se fait, aujourd'hui au niveau
national dans certains pays comme l'Uruguay, en Amérique latine, ou dans
certains Etats et villes des Etats-Unis, comme Denver, dans le Colorado. La
commercialisation et la vente par l’Etat, accompagnées d’une politique de sensibilisation et de prévention à
l’école, serait la seule solution non-hypocrite pour régler cette question. La répression
dans nos quartiers, ça ne règle rien. La légalisation serait la seule façon de
casser les trafics, les mafias et leurs complices, qui parfois ne sont pas ceux
que l’on croit...
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Police partout et caméras
dans les cages d’escaliers pour lutter contre la délinquance ?
Non! Pour un même droit à
l’éducation, de qualité, dans tous les quartiers !
Le 93 a été l’une des premières
victimes de la casse de l’Education mise en œuvre sous Sarkozy, avec 80.000
suppressions de postes. Le PS a promis d’en créer 60.000, ce qui est loin de
couvrir les besoins. Le résultat, c’est notamment le manque chronique de
remplaçants dans les écoles maternelles et primaires, ce contre quoi les
parents d’élèves de Saint-Ouen se sont massivement mobilisés au cours de
l’année scolaire passée.
S’il y a bien des investissements à
faire, de l’argent à débourser, ce n’est pas pour placer des caméras
aux quatre coins des rues ou racheter des voitures neuves à la police
municipale, ce devrait être pour investir massivement dans l’éducation et
l’accompagnement des jeunes, dès la petite enfance. Voilà la seule
réponse à «l’insécurité»: la prévention, la formation, pas la répression !
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